Après un Virtua Cop 3 décevant, nous attendions Sega au tournant. Quand leur nouveau shooter fut annoncé nous nous demandions après le shotgun de House of the Dead III et le mode ralenti de Virtua Cop 3, qu'allaient-ils trouver comme originalité pour renouveler le genre et surtout, ferait-elle de ce titre un bon jeu? D'autant plus que Ghost Squad est développé par AM2, et si cette équipe a réalisé des hits comme Daytona USA ou OutRun2, elle est aussi derrière Virtua Cop 3, sauront-ils faire mieux? C'est donc avec un certain scepticisme que nous nous appretions à tester Ghost Squad, nous allions être surpris.
La machine
Première impression, la borne deluxe est classe et futuriste. Les deux fusils sont mis en évidence par un néon vert et soulignés par un rétro-éclairage rouge. La machine possède également deux lecteurs de cartes éclairés eux aussi au dessus desquels sont affichées les instructions de jeu, le tout sous un imposant écran 50". Les fusils sont des répliques de fusils d'assaut et se calent dans le creux de l'épaule. Ils possèdent chacun deux crosses, une avec une gachette de tir et l'autre munie d'une gachette d'action (nous reviendrons dessus plus tard). Ils sont également équipés de deux sélecteurs de tir qui se trouvent de chaque côté de l'arme pour que son utilisation soit aussi aisée pour les gauchers que les droitiers. Mais la borne ne fait pas le jeu et c'est parti pour le test.
Go go go!
La démo montre des extraits de parties typiques se déroulant parfois en vision thermique ou infrarouge. L'oeil est obligatoirement attiré par la vision thermique car c'est un effet inédit dans un jeu de tir. Suivent les classiques classement, "comment jouer" et l'écran titre. Après avoir inséré une pièce, le jeu demande si vous voulez utiliser une carte IC (à circuit intégré) ou pas. Commencons sans. Ensuite vient un petit explicatif sur la manière de tenir l'arme et enfin le choix de la mission. Elles sont au nombre de 3 et de difficulté croissante; "The Grand Villa Rescue", "Operation Airforce One" et "The Jungle Break". La Mission 1 semble être un bon point de départ. Après une petite mise en scène et un résumé de l'objectif, nous voici au milieu de l'équipe alpha du GHOST Squad (GHOST pour Global-Humanitarian-Operation & Special-Tactics). Le ton est donné, le joueur 1 sera Alpha Blue et le joueur 2, Alpha Red (tous deux assistés des unités Bravo et Charlie). Pas de chance la porte de la villa est verrouillée, qu'à cela ne tienne, nous avons notre Antikal maison; un peu de C4 et c'est réglé! Bonjour la discrétion! Et c'est parti! "Go go go!". On se croirait dans Counter-Strike! Mais ici, on a vraiment l'arme en main! Je m'en doutais, nous nous sommes fait repérés et subissons les assauts de nombreux terroristes. Une chose est sûr, ceci n'a rien d'une visite d'une villa tranquille le long de la Costa Brava. Ou en tout cas, ce n'est pas celle que je choisirais pour passer mes vacances! Mais pas le temps de parler, les ennemis sortent de partout, les plus dangereux étant entourés en rouge. Blam, blam, blam. Première constatation; l'arme reproduit le recul, ce qui ajoute beaucoup de sensation et de vivacité à la jouabilité. Les sons sont classiques mais contribuent à l'ambiance. Ca pête dans tous les sens! Notons au passage la grande interactivité avec les divers objets du décor, on peut pratiquement tout casser! De temps à autres, vous serez amené à faire un choix de tactique. Alors, allons-nous libérer les otages au rez-de-chaussé ou désamorcer la bombe au 1er étage? Prenons les otages. Et voici venir le 1er défi: libérer au moins 6 otages. Pour enlever les menottes d'une personne, il suffit de la viser et d'appuyer un certain temps sur la gachette d'action (celle se trouvant à l'avant de l'arme). Ca parait simple, mais il ne faut pas oublier que pendant ce temps, les terroristes ne sont pas en train de faire la sièste et feront tout pour vous en empêcher! Pour désamorcer la bombe, vous devez couper les fils dans le bon ordre (qui vous est donné un peu avant) toujours en utilisant cette gachette d'action.
La marche à suivre pour chaque défi est bien expliquée par un petit écran au moment opportun. Le jeu est parsemé d'évenements de ce genre comme par exemple, des combats à mains nues ou encore des phases de snipe (où vous avez une lunette et tuez les ennemis en un coup mais où vous devez recharger entre chaque balle!) et bien d'autres encore que je vous laisse découvrir par vous-même, certains passages se faisant en vision thermique ou infrarouge.
En parlant de recharger, ça s'effectue de façon habituelle en visant hors de l'écran. Une des fonctions dont nous n'avons pas encore parlé est de pouvoir changer de mode de tir à la volée en utilisant le bouton prévu à cet effet sur le coté de l'arme. On n'y pense pas à la première part mais il s'avère très utile. On a le choix entre trois modes de tir, "1 coup" plus puissant, "raffale de 3 coups" et le "mode automatique" ou le fusil devient mitrailette, très jouissif et très pratique lorsque de nombreux ennemis vous assaillent. Les ennemis sont bien équipés pour des terroristes et il est intéressant de noter que chaque ennemi ne peut vous toucher qu'une fois (du moins au début et en mode normal) sans doute pour ne pas rebuter les débutants le temps pour eux de s'habituer au système de jeu. Qui dit jeu de tir, dit boss. Ceux-ci ne sont pas très originaux et sont dans le plus pur style Sega; le premier ressemble au pirate de Dynamite Cop et le second au mégalo de Confidential Mission. Mais la façon de les vaincre leur est propre. A l'instar des House of the Dead, le chemin que nous avons parcouru est représenté sur un plan après chaque mission.
L'interface
De nombreuses informations sont affichées en permanence à l'écran: en haut, se trouve votre score souligné de deux barres; la première, de couleur verte est la barre de vie (une fois qu'elle est vide, vous devez remettre une pièce). Elle est divisée en plusieurs sections (jusqu'à 7) qui représentent le nombre de fois que vous pouvez être touché avant de mourir. Juste en dessous se trouve une barre bleue nommée "GS meter" qui représente votre performance au sein de l'équipe. Cette jauge se rempli quand vous réalisez de beaux coups (par exemple, lorsque vous tuez des ennemis avec une seule balle ou dès qu'ils apparaissent) et se vide si vous tirez sur des otages ou des co-équipiers. Lorsque cette barre est pleine, votre arme actuelle est upgradée et vous gagnez des points d'expérience qui seront enregistrés sur votre carte en fin de partie. Votre nom est affiché sous ces jauges (uniquement si vous utilisez une carte). Au bas de l'écran se trouve une icone représentant l'arme utilisée, son nom, le mode de tir sélectionné ainsi que le nombre de munitions restantes et éventuellement l'objet spécial en cours.
A propos des objets spéciaux, ceux-ci sont cachés dans certains éléments du décor aussi divers que des coupes de fruits (!) ou des PC. Vous pouvez donc ramasser entre autres des kits médicaux, des gilets pare-balle, des doubles chargeurs ou encore des médailles donnant des points d'expérience.
Le "petit" plus...
Voici enfin le moment de tester cette fameuse IC card! Une fois la carte insérée, un nouvel écran apparait où nous entrons notre nom et choisissons un costume. Pour commencer, le choix se résume à deux costumes mais d'autres tenues ainsi que des armes pourront être débloquées aux cours des parties suivantes. A la fin de chaque partie, des points d'expérience permettant de monter en grade nous sont attribués, en fonction du grade atteint (de "privé" à "général"), d'autres parcours et défis seront disponibles. Ainsi, nous pouvons rejouer la même mission en suivant un chemin alternatif. Attention! La carte ne peut être utilisée que 100 fois, après il est nécessaire de transférer les données sur une autre carte. A la fin de la partie, un code s'affiche à l'écran, il permet de participer au classement mondial sur internet via le site officiel.
L'aspect technique
Les environnements sont fort différents; la seconde mission prend place à bord d'un avion (Airforce One) où vous devez sauver le président américain et pour la troisième, vous vous retrouverez dans la jungle. Mention spéciale du point de vue graphique pour cette dernière dont la végétation est plutôt bien rendue. Cependant, mis à part quelques jolis effets de lumière, le graphisme est loin d'être exceptionnel et même si la modélisation des personnages est très correcte (les visages sont très bien réalisés), les textures sont de faible résolution (certaines sont étirées) et les décors ne semblent pas très détaillés. Bref, la Chihiro (système sur lequel tourne le jeu) n'est pas exploitée à fond et ça se voit. L'effet de crénelage sur les obliques inhérent à cette machine est hélas de la partie. Malgré cela, l'ensemble est tout de même agréable à regarder mais la question en voyant le résultat est pourquoi Ghost Squad n'a-t-il pas été développé sur Naomi 2, machine que Sega maîtrise bien mieux. Attention, le jeu n'est pas laid, loin de là! Il est même bon graphiquement mais il aurait pu être plus abouti techniquement.
Les musiques sont très basiques mais contribuent à maintenir le rythme. Au niveau des bruitages, les tirs sont réalistes et varient bien sûr d'une arme à l'autre. Les otages débitent les classiques "help me", "no" et les ennemis s'écroulent avec de grands cris. Les communications avec les autres membres de l'équipe et les conseils du commandant transmis via la radio immergent d'avantage le joueur dans l'ambiance.
En conclusion
Sans révolutionner le genre, ce jeu de tir apporte néanmoins son lot d'innovations. Les principales faiblesses de Ghost Squad viennent du scénario vraiment trop classique et des graphismes perfectibles. Mais ces points noirs sont vite occultés par le plaisir de jeu que ce titre procure. De plus, la carte IC booste l'intérêt du jeu. En définitive, Ghost Squad s'avère donc être une bonne surprise que nous vous conseillons vivement!
Les cotes
Aspect extérieur |
18/20 |
L'éclairage de la borne lui donne un aspect futuriste. Les armes sont mises en évidence. | |
Démo |
15/20 |
La démo est classique: elle montre les spécificités du jeu et l'habituel tutorial. | |
Première impression |
16/20 |
A première vue, le jeu n'est pas mauvais mais n'a rien d'exceptionnel. Cependant, plus on joue, plus l'intérêt augmente. | |
Originalité |
18/20 |
Les missions sont constamment ponctuées de phases de jeu jamais vues auparavant, les armes possédent trois modes de tir et un bouton d'action. De plus, c'est le premier jeu de ce type à utiliser une carte IC. | |
Dépendance |
16/20 |
Le plaisir de jeu étant présent, on a toujours envie d'aller plus loin pour voir les prochains défis ou tout simplement terminer la mission. Avec la carte, c'est encore mieux: on veut débloquer de nouveaux chemins, monter de grade, ... | 18/20 (avec carte) |
Graphisme |
16/20 |
Comme nous l'avons déjà dit, malgré de jolis effets de lumière, le graphisme n'est pas le point fort du jeu. | |
Son |
16/20 |
Les sons n'ont rien de transcendant mais participent à l'ambiance. | |
Gameplay |
17/20 |
Le gameplay est très sympa: interactivité avec le décor, plein de surprises, recul dans les armes qui sont d'ailleurs très bien reproduites. | |
Note globale |
17/20 |
Classique au premier abord, Ghost Squad se révèle au fur et à mesure être d'une grande originalité. | |
Texte/Photos: Sophie & Nomax.
Merci à
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